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Sample Track 1:
"Opening of Part One" from Taqasim
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"Opening of Part Two" from Taqasim
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"Opening of Part Three" from Taqasim
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Taqasim
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Press Release and Artist Statement (in French)






Les subtilités diaboliques de l’oud et de la contrebasse:
Le compositeur Libanais Marcel Kalifé savoure la poésie sans paroles

Je suis né comme chacun est né…
J’ai une vision qui m’est propre et un brin d’herbe en plus
J’ai une lune qui a passé le pic des mots.                  

-- Mahmoud Darwish

Il y a un compositeur et maitre Libanais de l’oud (luth Arabique) qui vit en exil à Paris. Beaucoup dans le monde arabe l’aime pour son fier dévouement à protéger le cœur de la musique arabe et en même tant l’engageant vers une nouvelle et expressive direction. Son nom est Marcel Khalifé et il est aussi crédité pour faire connaître les mots du poète national palestinien et les rendre populaires dans la rue et où chaque jour maintenant le peuple récite les poèmes de Darwish.

Dans sa dernière œuvre, Taqasim (Archives Nagam/Connexion des archives culturelles), Khalifé dédit sa considération pour Darwish à un niveau plus profond, utilisant seulement, et sans lyrisme, le registre le plus bas de l’oud et la contrebasse pour communiquer « ces dimensions extraordinaires et obscures qui sont souvent ignorées de l’oreille des auditeurs – le devoir d’exprimer l’harmonie entre le poète et le musicien.» A travers l’oud, Khalifé apporte le monde Darwishien d’un peuple Palestinien dépossédé et exilé de tous, sans accorder d’attention aux connaissances de l’auditeur ou à la familiarité de la musique arabe, invitant chacun à embrasser sa complexité profonde et subtile et à en savourer les nuances.

Khalifé a souvent appelé à la paix et à la réconciliation, ayant risqué sa vie en performant dans une salle de concert bombardée pendant la guerre civile du Liban.

Israël a saisi les cassettes de Khalifé sur l’invasion du pays, le Liban, en 1982. En aout dernier, Khalifé a écrit aux membres de l’UNESCO Artistes pour la Paix en réponse au bombardement d’Israël sur le Liban, « Rien d’autre ne justifie notre art que de parler pour ceux qui ne peuvent pas parler. Voila une cause pour laquelle nous dédions nos efforts et la cause qui justifie nos voix. Nous souhaitons seulement les porter aussi loin que possible, et faisons vœux de publier notre œuvre comme chants d’amour et d’union avec les victimes des persécutions partout dans le monde.»

La passion centrale de Khalifé réside dans sa transformation de la musique traditionnelle arabe qu’il a puisée chez les grands compositeurs et musiciens  du début du 20ème siècle, personnage comme le composeur égyptien Sayyed Darweesh. Khalifé appelle à une nouvelle approche qui amène la musique instrumentale au premier rang d’une tradition qui a souvent été cachée par une lourde insistance sur les chanteurs et les chansons : «  Nous, les arabes nous n’avons pas d’histoire de la musique. A mon avis, nous avons associé musique et chansons et il est tant d’écrire une histoire de la musique et pas seulement des chansons.»

L’œuvre précédente de Khalifé a étendu la compréhension du monde sur le oud en créant de nouveaux contextes et ensembles pour l’instrument, souvent en mettant les poèmes lyriques et complexes de Mahmoud Darwish en musique. Cependant  khalifé a décidé de mettre de côté les références directes aux mots et formes de chansons de Darwish.  Cet hommage à Darwish n’est « pas une chanson parce que je veux exprimer le subtil et le non-dit,» explique Khalifé. Au lieu de cela, Il a laissé l’oud parler par lui-même et complété par la contrebasse élégante de Petre Herbert. La contrebasse est le parfait compagnon pour le oud, Khalifé croit que « Les registres bas sont ce que le oud veut atteindre, là où la subtilité diabolique se tient et où la parole est limitée. Là, souvent se situe la vérité.

Cette vérité, la “lune au delà du sommet des mots” est une profonde vérité  personnelle pour Khalifé et pour beaucoup des nombreux admirateurs de Darwish dans le monde arabe. J’ai le sentiment que dans la poésie de Darwish, avec sa divine assurance et ses cadences prophétiques, il a été révélé à moi et pour moi.

Je pouvais à peine savourer son « apport maternel » qui est devenu une icône pour ses lecteurs. Je pouvais m’identifier avec son passeport sur lequel j’imaginais qu’il portait ma photo, aussi personnellement que je pouvais m’identifiais avec son bosquet d’olivier, son sable et ses hirondelles. Ils étaient tous, à un niveau personnel, à moi. »

L’engagement profond de Khalifé à Darwish, son œuvre et son destin en tant que   Palestinien traduit des décades de travail basé sur les poèmes de Darwish.

 Taqasim, part intégral de la quête de Khalifé pour une nouvelle approche de l’oud, se traduit par un abandon des anciens morceaux inspirés par Darwish.

Les improvisations sans paroles  de Taqasim ont pour but de « recréer ce que la poésie de Darwish a crée en moi.» transformant la grammaire et le sens des mots en  rythmes et mélodies. 

Quand on a demandé comment les auditeurs de l’Ouest devraient retrouver l’esprit de Darwish dans les accents personnels de Khalifé, ce dernier a simplement répondu : « Déprogrammez-vous et explorez l’univers avec un esprit inné. »

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Depuis longtemps, ma musique s’est trouvée si intimement liée à la poésie de Mahmoud Darwiche, dans l’esprit du public à travers le monde, que le nom de l’un est désormais automatiquement associé à celui de l’autre. En effet, quand je pense à mon parcours musical depuis près de 30 ans, je le vois jalonné de signes et de repères qui revoient presque tous à des oeuvres de Mahmoud Darwiche. Dès les « Promesses  de ma tempête », première rencontre entre sa poésie et ma musique, jusqu’au chant « Les colombos s’envolent », Mahmoud Darwiche est partout présent. Dès mes premières esquisses, bien avant que l’on se rencontre –et qu’on se reconnaisse – je sentais que sa poésie m’était destinée : « le pain » de sa mère, comme comme dans son poème, avait le même goût que celui de ma mère, les yeux de « sa » Rita, la douleur de son Joseph trahi par ses frères, son passeport qui porte ma propre photo, ses oliviers, son sable, ses oiseaux, ses geôliers et ses chaînes, ses gares et ses trains et ses cow-boys et ses indiens sont miraculeusement miens. C’est pourquoi ma musique épouse son vers naturellement, sans effort, sans artifice, sa poésie est née pour que je la chante, pour que je la joue, pour je la crie, la prie, la pleure… Je la tissais avec un naturel incroyable sur les cordes de mon Oud et quand j’associais tout l’orchestre à sa parole et à ma voix, il en sortait ce chant qui, tour à tour, secouait, consolait, faisait bondir, résister ou prendre conscience. Face à ce « Taqasim », cet hommage de Marcel Khalifé à Mahmoud Darwiche, plus d’une personne risque d’être déroutée. En effet, sur cette partition, je n’ai prévu de place ni pour la voix de l’un ni pour la verve de l’autre. Et pourtant, jamais ma voix, jamais son verbe n’ont été si présents. Semblables aux enfants que nous sommes demeurés, la voix et les mots poétiques poursuivent leur course sur les cinq rails de la partition. Le public, s’il veut bien être notre complice, les surprendra et sera surpris par eux mais ne les trouvera pas à leur place habituelle. Il est plus probable qu’il les trouve, l’un dissimulé derrière le masque carré d’une « pause », l’autre mimant l’herbe ou le vent, le rire ou le sanglot, au bord d’un « soupir » ou d’une  « demi-pause », blotti dans un interligne peu fréquenté par l’archet et les chuchotements des rythmes.

S’agit-il d’un leurre ou d’un caprice ? Ni l’un ni l’autre, plutôt d’une fleur de précipice, vers laquelle je tends depuis longtemps la main, sans oser m’approcher. J’ose enfin aujourd’hui, et précisément en hommage à celui qui a osé avant moi, à Mahmoud, mon ami, mon frère.

Je confie aux tessitures du Oud, de la contrebasse et des percussions le soin de dire la complicité profonde du poète et du musicien. Vibrants et chaleureux seront les battements de ses rythmes. Graves, profondes et sourdes seront les cordes de la contrebasse, tour à tour secouées, lacérées, caressées, torturées, flagellées par l’archet ou la main. Viriles malgré de nombreux jaillissements vers l’aigu seront les cordes du Oud. Douloureuses mais dignes et retenues, sans effusion ni pathos.

Quant à ces timbres, ils seront puisés à la source des réminiscences multiples des voix en contrepoint de Darwiche psalmodiant ses vers, sur maints autels du monde où il m’a été donné de l’écouter.

Dans « Taqasim » ma musique ne « figurera » rien, ne renverra à aucune « référence » : elle ne sera pas de l’ordre de « l’analogique ». Elle sera faite de toutes les sensations que la poésie de Darwiche a suscitées en moi et de ce fait elle sera de l’ordre du  « numérique » : je chercherai à transposer toutes les ondes sensorielles, affectives, spirituelles et intellectuelles en vibrations sonores qui diront ce que jamais ma voix n’a réussi à dire en chantant les paroles de Darwiche.

Ce sera un jeu de « correspondances » et de « synesthésies » : un univers m’est suggéré par le verbe de Darwiche : j’en transcris les signes dans un langage de sons, de rythmes et de timbres. La sensibilité de l’auditeur sera le décodeur de ma composition. Puisse la transposition être la plus fidèle possible.

 

 



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