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Sample Track 1:
"À la claire fontaine (By the clear fountain)" from énergie
Sample Track 2:
"Pâté chinois (Shepherd's pie)" from énergie
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La tradition d’espièglerie du Nord : l’humour acadien, la créativité désespérée et la connexion française de l’Île-du-Prince-Édouard en vedette sur le CD “ énergie “ de Chuck & Albert

Ne laissez pas leurs bouffonneries dansantes et leur comédie super-énergique vous tromper. Chuck & Albert Arsenault, les musiciens-humoristes prééminents de l’Île-du-Prince-Édouard, sont sérieux – puis sérieusement dévoués aux communautés francophones de l’Île qu’ils adorent tant. Le duo dynamique, qui se présente en tournées internationales, a pigé dans les siècles de rires et de pleurs acadiens pour préparer son premier enregistrement CD, énergie (lancement : le 13 novembre 2009), une tournée virtuelle et excentrique du pays et du peuple qui a survenu aux difficultés et au désespoir avec des niaiseries et un sens d’humour mordant que l’on perçoit encore aujourd’hui dans les “ party ” de cuisine et sur les enregistrements primitifs des années passées.

Afin de découvrir cette énergie acadienne, Chuck & Albert ont fouillé parmi les milles farces, histoires, chansons et pièces instrumentales recueillies par le folkloriste-historien reconnu, Georges Arsenault. “ Tout le monde le connaît. Georges est comme un encyclopédie sur deux pieds, ” s’exclame Albert. “ Nous sommes allés au Québec avec lui une fois; cela nous a demandé un voyage de 10 heures. Il nous a raconté d’innombrables histoires et détails à propos de gens dans toutes les communautés que nous dépassions, tout le long pour nous rendre là-bas puis encore lors du voyage de retour. ”

Chuck & Albert ont d’abord appris à connaître le travail émerveillant de Georges dans le domaine folklorique lorsqu’ils étaient ensemble membres du groupe musical acadien Barachois. Mais voulant obtenir une compréhension davantage approfondie de cette vaste collection, ils ont encouragé la bibliothèque qui héberge la collection de finalement la numériser, projet que l’on demandait depuis longtemps.

Le résultat de ce travail fut 2 000 fichiers en format MP3 – tout ce que M. Arsenault avait enregistré en parlant avec des personnes d’âge avancée dans leur cuisine ou dans les foyers d’accueil pour aînés au cours des années 1970 lorsque la vie dans la société acadienne commençait à se transformer dramatiquement. “ Lorsqu’elles sont simplement en archives dans une bibliothèque, ces chansons ne font rien, ” note Albert. “ Elles sont cependant un excellent moyen de nous connecter avec la façon dont nos ancêtres pensaient, parlaient et interagissaient entre eux. Nous voulons donner l’occasion aux gens de se brancher à toute cette richesse. ”

Parmi les 2 000 fichiers MP3, on compte quelque 1 200 chansons ou portions de chansons. On y trouvait parfois cinq ou six versions de certaines chansons, ” explique Chuck. “ Même si on peut voyager d’un bout à l’autre de notre île en trois heures, les communautés acadiennes qui sont éparpillées ici et là sont bien distinctes et uniques. On retrouvait parfois la même chanson qui provenait de plus d’une communauté, mais une version avait peut-être une différente mélodie ou un différent refrain, ou encore il y avait parfois des variations dans certains des couplets. Nous avons parfois combiné des éléments de plusieurs versions de certaines chansons pour arriver à une nouvelle version. En suivant la tradition du temps, la plupart des chanteurs que l’on retrouve sur les enregistrements de Georges s’accompagnaient eux-mêmes en tapant les pieds pour garder le rythme; il n’y avait aucun autre accompagnement musical. Nous sommes donc les premiers à ajouter des accords musicaux et des harmonies vocales aux huit chansons traditionnelles choisies pour cet album, ” tissant souvent plusieurs pièces musicales ou nouvelles mélodies ensemble alors que les arrangements évoluaient.

Les chansons dont certaines furent composées à propos d’événements communautaires (“ Dans la ville d’Egmont-Baie ”) et d’autres rapportées de la France plusieurs siècles passés (“ À la claire fontaine ” et “ Il était une bergère ”), reflètent doucement les générations d’épreuves et de souffrances, de marginalisation sociale et d’ingéniosité des Acadiens. “ Autrefois, les Acadiens étaient considérés citoyens de deuxième classe et ils le savaient, ” mentionne Chuck. “ Essentiellement, les citoyens d’origine britannique, irlandaise et écossaise se considéraient supérieurs aux citoyens d’origine française ainsi qu’aux gens de la race autochtone mi’kmaq, surtout après la Déportation, ” la grande expulsion tragique des Acadiens du territoire maintenant connu sous le nom des Provinces maritimes du Canada au cours du 18e siècle.

Quand les Acadiens sont revenus s’installer dans des lieux comme l’Île-du-Prince-Édouard, ils ont rencontré énormément d’adversité. Leurs choix et les effets de ces choix sur le mode de vie acadien sont bien reflétés dans des chansons comme “ La Fièvre ”, qui raconte l’histoire d’un bûcheron qui meurt loin de chez-lui, ainsi que dans les “ reels ” que le père musicien d’Albert nomme de façon poignante des “ tounes de désespoir ”. Albert se rappelle que même dans sa jeunesse, bien des foyers dans sa région natale acadienne – la région Évangéline – n’avaient pas d’eau courante à la maison. “ Bon nombre de familles étaient extrêmement pauvres, ” se rappelle-t-il. “ Nous avions rarement des affaires nouvelles. J’ai même donné une de mes vieilles paires de souliers à un voisin. C’était sa première paire de souliers et il avait environ 10 ans à ce moment-là. ”

Cependant, la famille d’Albert était très créative : sa mère est raconteuse; son père, son frère et sa sœur sont musiciens; puis des visiteurs venaient souvent chez-eux pour entendre de la musique et des histoires. Même si les temps ont évolué, la région Évangéline continue toujours son ancienne tradition de “ party ” de cuisine, comme l’a découvert Chuck. “ Jusqu’au temps que j’ai atteint mes 23 ans, je ne savais pas qu’il y avait encore des Acadiens qui vivaient à l’Île. Il faut avouer que je ne faisais pas tellement attention dans mes cours d’histoire à l’école, mais lorsqu’on m’a appelé pour aller enseigner à l’école dans la région où demeurait Albert, j’ai pensé ‘C’est quoi ça? Des vrais Acadiens vivants! Cool! Puis, il parait que j’en suis un moi aussi!’ ” se rappelle Chuck en riant. “ Lorsque j’ai assisté à mon premier party de cuisine, je rapprenais mon français. J’avais très peu d’expérience à jouer de la musique traditionnelle à cette date, mais en cinq minutes, j’avais une paire de cuillères en main. Même si je n’étais pas capable de parler trop bien en français, je me suis senti très inclus et accepté. Voilà un phénomène très acadien. ”

Ce sont en fait les temps difficiles et cet esprit d’accueil qui ont engendré cette culture ingénieuse, riche en humour, en farces et en bêtises. “ On a tendance à ne pas se prendre trop au sérieux lorsqu’on a pas grand-chose. Je pense puisque les Acadiens sont en minorité ici à l’Île, cela nous donne un peu la permission de nous taquiner l’un à l’autre. Il y a aussi toute une tradition d’espièglerie, ” sourit Chuck. “ Nous savons tous que c’est juste pour rire. ”

Les chanteurs et les musiciens acadiens s’accompagnaient “ musicalement ” avec n’importe ce qu’ils trouvaient à leur disposition – le tapage de pieds, les mélodies de psaumes de la messe catholique, une paire de cuillères, même des syllabes coquettes avec aucun sens. “ Pour un Acadien, le son de l’accompagnement du pied est tellement tribal et naturel qu’il est incapable de le séparer de la mélodie, ” ajoute Albert, le sourire aux lèvres. “ Quand on tape ses pieds pour accompagner une chanson, la mélodie se fusionne avec le rythme et encourage l’interprétation de la chanson. Ça relève la chanson à un niveau qu’il est difficile à décrire. C’est pratiquement comme si on montant dans une machine à remonter le temps. ” Chuck & Albert garde cet esprit vivant en utilisant une valise comme tambour, des os de vaches et leur ancienne “ forme à tarte ” favorite comme ensemble de batterie fait à la maison. Un triangle qu’un prêtre local leur a apporté de la Louisiane, qu’ils ont surnommé : “ le triangle sacré cajun-acadien ”, fut spontanément intégré dans leur spectacle.

Le duo fait aussi revivre l’ancienne tradition de l’ajout de paroles à des pièces instrumentales de violon, une approche qui poursuit la coutume locale du tounage. “ Le tounage partage une histoire similaire à celle de la musique de bouche celtique, mais ici à l’Île-du-Prince-Édouard, on utilise également le tounage pour remplacer des paroles que l’on a peut-être oublié. Parfois, on insère simplement une ligne provenant d’une autre chanson. Ou encore, on peut entrelacer une série de mots non-reliés, mais qui sont le fun à dire pour faire danser les gens. ” explique Chuck.

Albert ajoute : “ Disons qu’il y a une personne qui aime beaucoup la musique de violon. Cette personne ne peut pas jouer le violon, mais connaît les mélodies de toutes les tounes. Certaines de ces personnes sont très bonnes au tounage. Il y avait un vieux monsieur qui venait chez-moi lorsque j’étais jeune. À chaque fois, il tombait endormit. En plus d’être reconnu pour s’endormir constamment, on le connaissait aussi pour son tounage. Il connaissait toutes les tounes et offrait ses propres interprétations. ”

Lorsqu’ils se pratiquaient dans le garage glacé d’Albert – “ C’est là que nous faisons notre meilleur travail, surtout au mois de février, ” remarque Chuck, en riant toujours – le duo a ajouté de nouvelles compositions au répertoire acadien et, dans le processus, a créé sa propre sorte de tounage. Utilisant comme base une toune de violon composée par Peter, le frère d’Albert, les deux ont “ ragorné ” ensemble toute une série d’expressions locales particulières pour composer des chansons comme “ Chavire-toi pas ”, qui raconte avec hilarité une très, très mauvaise semaine, ou encore “ Danse le caoutchouc ”.

N’étant pas satisfaits de faire des tournées de garages dans la région Évangéline de l’Île, Chuck & Albert ont transformé les joies et les peines de leur communauté en un spectacle de calibre international, élaboré et toujours changeant. On y découvre un flair vaudevillien de comédie physique, de danse à haute vitesse et d’échanges verbaux charmants. Mais, le cœur du spectacle ainsi que de tout ce que représentent Chuck et Albert, c’est toujours la musique, surtout la musique traditionnelle. De fait, c’est leur musique qui guide toute leur énergie turbulente. “ Nous utilisons toujours la musique pour approcher tout ce que nous faisons, même nos numéros de comédie et de danse, ” ajoute Chuck. “ Elle crée le contexte, l’atmosphère parfait. Nous faisons ce que nous connaissons le mieux, le merveilleux matériel du répertoire de l’Île-du-Prince-Édouard. Nous le ressentons très profondément. ”



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