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Sample Track 1:
"Bel Kongo" from Rasin Kreyol
Sample Track 2:
"Ban'm La Jwa" from Rasin Kreyol
Sample Track 3:
"Beni-Yo" from Rasin Kreyol
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Rasin Kreyol
Layer 2
Perle noire

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Emeline Michel Richard Lafrance "Tous ceux qui ont grandi en Haïti et qui ont dû s'expatrier en ont gardé un souvenir indélébile; c'est un sentiment très légitime que de vouloir enfin rentrer chez soi!" Emeline Michel revient chanter Haïti, ce pays qu'elle habite et qui ne l'a jamais quittée. Entretien avec une artiste intègre au parcours impressionnant. Considérant l'ampleur de la diaspora, la reine de la chanson haïtienne a dû passer une grande partie de sa carrière à écumer les Antilles, l'Amérique du Nord, l'Europe et l'Afrique pour rejoindre le maximum de ses concitoyens. Et toujours dans cet esprit, elle nous arrive avec Rasin Kreyol, un huitième album en quinze ans, un troisième qu'elle a elle-même réalisé et qui explore mieux que jamais les multiples facettes de sa musique natale, démonstration probante de son habileté à marier les rythmes haïtiens traditionnels à un contenu social et politique des plus inspirés. Alors que tous les yeux sont tournés vers la pauvre perle des Antilles et en particulier vers le village des Gonaïves (d'où elle est native), Emeline Michel tenait à exprimer sa foi et son espoir en ce peuple qui devra rebâtir sa patrie, sa nasyon solèy. "Tu sais, je suis devenue très à l'aise avec le groupe qui m'accompagne depuis maintenant quelques années. Je me sens très bien avec eux et j'aime entrer en studio pour y passer de longues journées à travailler", confie Emeline. Sa démarche musicale découle invariablement de paroles qu'elle veut mettre en valeur: "Par exemple, pour utiliser une musique racine, il faut que je chante quelque chose de vrai, d'important, de bien senti; dans une chanson comme La Karidad, on utilise un rythme konpa du bon vieux temps à la Tropicana (un big band romantique des années 80 qui avait pignon sur rue dans ce quartier de Port-Au-Prince où elle vécut) pour raconter des souvenirs d'adolescence. Alors tout doit bien couler, les musiques konpa, rara (racine) ou twoubadou doivent véhiculer des textes appropriés." Emeline habite New York depuis cinq ans, avec son mari et son fils de trois ans, une plaque stratégique pour elle entre Montréal, Miami et Haïti. Avec le talent, la beauté et la détermination qu'on lui connaît, malgré son grand attachement à sa propre culture, il serait tout à fait surprenant qu'on ne lui ait pas offert de tenter une carrière pop, ou du moins dans le genre urbain... "Effectivement, Sony m'a offert un contrat il y a quelques années et m'a fait travailler sur du matériel dans un genre rejoignant un peu Sade et Lauren Hill, mais ces chansons n'ont jamais vu le jour... Certaines étaient intéressantes, soit, mais j'ai trouvé très difficile de ne pas parler de ma réalité haïtienne", avouera-t-elle, réfléchissant à cette expérience avortée. À l'âge de 18 ans, Emeline gagnait un concours en Haïti dont le premier prix était un an d'études musicales à Detroit; elle serait la première de sa famille à voyager à l'étranger. "Je me sentais très loin de chez moi, au début. Mais le point fort de mon voyage fut sûrement d'avoir la chance de chanter sur scène en première partie de Stevie Wonder!" Mais si on pouvait sortir la fille d'Haïti, on ne pouvait pas sortir aussi facilement Haïti de la fille... Elle revint chez elle pour entreprendre la carrière internationale qu'on lui connaît, puisqu'elle débarqua à Montréal vers 1990 pour y vivre pendant quelques années, avant de partir pour la Grosse Pomme. La chanson phare de Rasin Kreyol, Nasyon Solèy, à laquelle participe son fils, illustre bien le désir d'une majorité de ses compatriotes de revenir chez eux et de reconstruire un pays pour eux et pour leurs enfants. "Tous ceux qui ont grandi en Haïti et qui ont dû s'expatrier en ont gardé un souvenir indélébile; c'est un sentiment très légitime que de vouloir enfin rentrer chez soi!" Emeline fait partie d'une nouvelle génération de musiciens haïtiens engagés auxquels elle voue un grand respect: elle cite Beethova Obas et le jeune rasta Jah Nesta parmi ses artistes préférés du moment. "Sans oublier Michel Martelly (Sweet Micky)! Son rôle est plutôt de faire danser les gens, et il le fait très bien", ajoute la chanteuse qui prévoit un voyage au Bénin pour une collaboration musicale filmée. On en saura sûrement plus lors d'une prochaine visite à Montréal, l'une des nombreuses terres d'adoption d'Emeline Michel. Le 13 novembre Au Kola Note Voir calendrier World / Reggae  11/11/04 >> go there
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