To listen to audio on Rock Paper Scissors you'll need to Get the Flash Player

Sample Track 1:
"Amor Amor" from Amor Amor (Wrasse)
Sample Track 2:
"Quizas, Quizas, Quizas" from Amor Amor with Julio Iglesias (Wrasse)
Buy Recording:
Amor Amor (Wrasse)
Layer 2
Feature (by Claire Derville, article in French)

Click Here to go back.
France-Amérique (International Edition of Figaro), Feature (by Claire Derville, article in French) >>

MUSIQUE L’épouse du philosophe Bernard-Henry Lévy lance son album « Amor Amor » aux États-Unis

 

Arielle Dombasle, la fée enchantée


C’est une apparition. Un sourire, une silouhette. Dans le petit salon de l’hôtel Carlyle, où elle reçoit les journalistes, Arielle Dombasle fait son entrée. Une chaleur, instantanément, envahit la pièce. Et une voix, allègre, rieuse, se met à retentir, tantôt en anglais, français, italien ou espagnol, pour vous donner un grand bonjour, vous demander comment ça va, vous présenter son producteur. La lumière s’éteindra au bout de 45 minutes de conversation, quand Madame Lévy dans la vie, l’épouse du philosophe Bernard-Henri, retournera vaquer à son planning chargé d’artiste en promotion.

Il y a des gens qu’elle agace profondément. Un peu fofolle, un peu poseuse, ils lui reprochent d’en faire trop. Reste que dans la vraie vie, Arielle Dombasle est la gaité incarnée. Avec elle, tout est « beau, charmant, sympathique ». New York ? « J’adore cette ville, c’est un endroit fantastique ». Elle est venue passer une semaine de ce côté-ci de l’Atlantique pour faire la promotion de son  dernier album,   Amor Amor, dans lequel elle reprend des grands classiques de la chanson mexicaine — registre qu’elle connaît bien pour avoir passé toute son enfance au pays des mariachis.

En France, où il est sorti il y a deux ans, l’opus s’est vendu à 500 000 exemplaires et est resté plusieurs semaines en tête des ventes de disques. Au Canada, par ailleurs, où il a été lance il y a six mois, Amor Amor est déja « disque d’or » avec plus de 50 000 albums écoulés. « Mes disques ont toujours très bien marché, c’est une bénédiction » se réjouit Arielle Dombasle. Des quatre albums qu’elle a réalisés, Amor Amor est néanmoins son plus grand succès. Pourquoi un tel engouement ? « Je crois que les gens ont aimé notre façon de traiter les « exitos latinos », explique Arielle Dombasle. Nous avons enregistré  « Amor Amor » en prise de son accoustique. J’ai même utilisé un micro des années trente pour chanter ! Résultat : le disque a la sonorité de la vraie musique. Il est tantôt gai, tantôt émotif, mélodramatique, enjôleur ou charmeur, mais toujours authentique. »

Pour Arielle Dombasle, cet album, où l’on retrouve treize des plus grands standards du langoureux répertoire des boleros mexicains, depuis « Besame mucho » à « Quizas Quizas Quizas » en passant par      « Rhum and Coca-Cola », marque également un retour aux sources.   « Ces chansons sont proches de l’intimité de mon être. Petite fille, ce sont des airs que j’écoutais à la radio, dans la cuisine, et que fredonnaient ma mère et ma grand-mère. »

Arielle Dombasle n’avait que quelque mois, en effet, lorsque son père, un industriel lyonnais issu d’une famille de soyeux, part s’installer avec sa femme et sa fille au Mexique. Un pays dans lequel son grand père maternel, Maurice Garreau Dombasle, est alors ambassadeur de France. Arielle Dombasle vit une enfance heureuse entourée de ses parents et grands-parents. À onze ans, elle perd sa mère. C’est alors que se tissent les liens indéfectibles, passionnels, qui la lient à sa grand-mère, cette « femme exceptionnelle » en l’honneur de qui elle choisit, au début de sa carrière, d’abandonner son vrai nom de famille — Sonnery de Fromental — au profit du  patronyme maternel.   

De ces années en Amérique latine, où elle a vécu jusqu’à l’âge de 18 ans, Arielle Dombasle a gardé plus que des souvenirs : elle y a forgé son identité. « Je me sens fondamentalement Mexicaine, explique-t-elle. Beaucoup de choses, chez moi, trahissent mes origines latinos : mon comportement, ma sensibilité, ma foi catholique. »

Reste que Madame Dombasle, techniquement, est franco-américaine. Elle a en effet vu le jour à Norwich, dans le Connecticut, en 1958. Cette naissance au pays des Yankees lui vaut aujourd’hui d’être titulaire d’un passeport américain. « I am so proud of it ! s’exclame-t-elle, en anglais, en tirant de son sac plein à craquer la précieuse pièce d’identité. J’ai une idée de l’Amérique extraordinaire. C’est un pays qui a su intégrer des gens si divers. »

L’une des pages les plus glorieuses de l’histoire de sa famille s’est par ailleurs écrite ici, aux États-Unis.   « Pendant la Deuxième Guerre mondiale, mon grand père, qui était consul à Washington, a été le premier diplomate à dire non au régime de Vichy, et à rejoindre les forces du Général de Gaulle. C’est lui qui a fondé la France Libre aux États-Unis. Il a également contribué à la signature du premier traité commercial entre la France et les États-Unis. Mon lien avec l’Amérique, c’est ça. »

En 2004 et 2005, Bernard-Henry Lévy, son mari depuis treize ans, a effectué un grand voyage à travers les États-Unis pour les besoin d’un reportage commandité par le magazine américain The Atlantic Monthly. Arielle Dombasle était alors en tournée pour Amor Amor en France, en Belgique et en Suisse. Entre deux concerts, elle a toutefois trouvé le temps de le rejoinder à trois reprises, pour ses étapes de Los Angeles, Chicago et Salt Lake City — un endroit qu’elle a trouvé « somptueux ».

Ses admirateurs auront-ils l’occasion de la voir sur scène aux États-Unis ? « Pour l’instant, nous n’avons pas prévu de concerts. Mais j’espère fortement en faire ! Tout dépend du succès du disque. S’il y a une demande, je reviendrai avec mon orchestre. »

En attendant, quelques chanceux ont eu l’occasion de la voir en chair et en os lors d’une soirée French Tuesdays au Pacha, le 18 avril dernier, où elle dédicaçait son album.

« C’était très charmant », dit Arielle Dombasle, qui était aussi l’invité de « Canapé », l’émission culturelle en français de la chaîne de télévision CUNY. « Je trouve que la communauté française de New York est adorable. Ici, nos compatriotes ont quelque chose de plus qu’en France : un enthousiasme, une générosité, des envies et des projets… Comme s’ils avaient été touchés par les vibrations telluriques de l’Amérique. »

La France, pour sa part, est devenue « très désanchantée. Il faut la réenchanter, et c’est ce que j’essaie de faire à travers le chant.»

Si Arielle Dombasle s’est surtout fait connaître du public pour ses talents d’actrice, elle a décidé, il y a quelques années, de donner la priorité à ses premières amours : la musique, qu’elle a abondamment étudiée pendant sa jeunesse avant de se faire « kidnapper par le cinéma ». Elle travaille actuellement à la finalisation de son cinquième album. Comme dans Amor Amor, il y sera questions de l’Amérique, toujours, mais pas Latine. À quoi faut-il s’attendre ? Mystère. « Je veux garder la surprise ! »

Une chose est sûre : Arielle, qui vient de finir le tournage d’un film d’Alain Robe-Grillet dans lequel elle interprète des chansons  « arabo-andalouses », est une touche-à-tout. Rien ne semble l’effrayer. « J’aime l’audace, le risque, l’aventure, confirme-t-elle. Bien sûr, j’ai des angoisses, comme tout le monde : j’ai peur de la maladie, de la mort, de l’abandon et du chagrin d’amour. Mais je n’ai pas peur de vivre. »

Amor Amor d’Arielle Dombasle
Wrasse Records
Dans les bacs depuis le 18 avril

 05/06/06
Click Here to go back.