Lors du festival Ashkenaz de Toronto, le groupe d’harmonicistes Les Bâtards de bouche présenteront en première mondiale un spectacle des plus originaux! Le 5 septembre au centre Harbourfront, ces quatre hommes dans la trentaine se partageront la scène avec, comme seuls instruments, des harmonicas de tout genre.

Le festival Ashkenaz vise à promouvoir la culture yiddish et juive à travers les arts et la culture. Cet événement biennal attire des artistes de tous les coins de la planète. Cinéma, théâtre, danse, littérature, arts visuels et musique se côtoient au plus important rassemblement festif juif au Canada et parmi les plus connus au monde. Environ 50 000 personnes y participent.

Ainsi, pour répondre au programme de l’événement de sept jours, le groupe Les Bâtards de bouche a intégré plus de 60 % de musique typique Klezmer (qui englobe yiddish et juive) à son répertoire déjà très varié. « L’harmonica est un instrument très connu dans le monde du blues par exemple. C’est aussi un instrument qui se joue souvent à l’oreille. Dans notre cas, nous composons notre propre musique, donc on donne une touche moderne à notre spectacle », affirme M. Bourbonnais.

Uniquement instrumental, le quatuor couvre l’étendue du son avec quatre harmonicas différents. « Le diatonique est le plus connu de tous. On le retrouve dans le blues et le folklore et il est simple à jouer et permet de faire la mélodie. Le chromatique, plus complexe, a une glissière qui permet de jouer une gamme chromatique complète. Le basse permet, comme son nom l’indique, de faire la basse tandis que celui à accords mesure un pied de long et produit seulement des accords et suggère presque un son de percussion à notre ensemble », mentionne Levy Bourbonnais.

L’harmonica est très difficile à jouer et est extrêmement exigeante physiquement. Comme l’explique l’harmoniciste : « Ça demande une ardeur! On ne fait pas que souffler dans l’instrument, il faut aussi aspirer l’air. C’est très fatiguant et ça demande un bon contrôle du diaphragme. »

Dans les années 1930 et 1940, l’harmonica était un instrument de musique très populaire. « Il y avait même des auditions pour faire partie d’orchestres », affirme M. Bourbonnais. Toutefois, dans les années 1950, le déclin de l’intérêt pour cet instrument avait déjà commencé. « Nous voulons redonner l’intérêt pour l’harmonica, tout en lui donnant une touche moderne », dit-il. Le groupe nouvellement formé a d’ailleurs l’intention de poursuivre sur sa lancée.

Quant à l’origine du nom Les Bâtards de bouche, l’idée vient de Jason Rosenblatt qui aimait le mot bastard en anglais. « Bouche », vient du surnom musique à bouche donné à l’harmonica par les Québécois. Un brin audacieux, définitivement différent et intriguant, ce groupe attirera sans aucun doute l’attention du public lors de la prochaine édition du festival Ashkenaz.