To listen to audio on Rock Paper Scissors you'll need to Get the Flash Player

log in to access downloads
Sample Track 1:
"Osali Mabe (You Did The Wrong Thing)" from Bouger le Monde
Sample Track 2:
"Mutu Esaslaka ( The Brains Are OK) " from Bouger le Monde
Layer 2
Interview

Click Here to go back.
Ca Muz, Interview >>

Il y a de ces super groupes de musiciens inconnus dont la vie bascule sous les feux de la scène. Le Buena Vista Social Club a connu cet heureux sort. Pour le Staff Benda Bilili, un orchestre de huit musiciens originaires de Kinshasa, le destin a également pris une telle tournure. En 2005, deux cinéastes français, Florent de La Tullaye et Renaud Barret, les découvrent au détour des rues de la ville. Une particularité les distingue : cinq des huit musiciens sont atteints de poliomyélite, les chanteurs et guitaristes sont donc paraplégiques. De cette rencontre bouleversante naîtront deux projets : un documentaire sur l’ascension des ces artistes de rue, Benda Bilili, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes en 2010 ainsi qu’un premier album intitulé Très très fort, paru en 2009 sur le label indépendant belge Crammed Discs. Une musique festive, dansante qui aborde sans détour la réalité du ghetto, le sort des handicapés. La formation sera l’invitée de Pop Montréal, le 15 octobre au Théâtre Rialto et présentera son second album, Bouger le monde. Le batteur des Staff Benda Bilili, Montana, a bien voulu échanger avec CAMUZ depuis Bruxelles, dans le cadre du festival Leffingeleuren auquel participaient également Beirut et Nneka. Vous avez sorti en début d’année un 2e album, Bouger le monde. ?Quels styles musicaux avez-vous exploré, et quels thèmes avez-vous abordés ? Tout est nouveau sur Bouger le monde, on a développé les nouveaux sons du monde ! Il y a toujours la rumba congolaise, le reggae et le funk mais cette fois-ci, on a aussi utilisé des instruments artisanaux dont une batterie et une guitare. L’amour et la solidarité, les réalités du monde, le quotidien des mendiants au pays : tout ça nous préoccupe toujours. On les encourage à travailler pour ne pas avoir à vivre de l’argent des autres. Vous avez justement fondé une ONG à Kinshasa, Benda Bilili (NDLR : qui signifie littéralement "mets en valeur ce qui est dans l'ombre") pour venir en aide aux gens vivant dans les rues dont les enfants vagabonds (on en dénombre près de 40 000 dans les rues de la ville). Quels sont les résultats de vos efforts à ce jour ? On a réussi à aider beaucoup d’enfants du ghetto, les « shégués » comme on les appelle au pays. Nos projets consistent à mettre en place des écoles, des centres pour l’apprentissage de l’informatique et des studios pour la musique. Malheureusement, on a encore besoin de l’aide d’organismes officiels pour aider les enfants errants et les handicapés de Kinshasa. Vous avez parcouru plusieurs scènes du monde depuis votre consécration en 2009, en Europe, en Amérique du Nord et même en Asie. Quelles rencontres ont été les plus marquantes ? On a beaucoup tourné, c’est vrai ! Et ça nous a permis de rencontrer des artistes tels que Manu Dibango, BB King et même Kool & the Gang ! On reste très ouverts à collaborer avec ces artistes, peut-être en 2013…? Vous avez une affection particulière pour l’œuvre de Jacques Brel et vous avez composé votre propre "Ne me quitte pas" sur le dernier album. Était-ce un clin d’oeil au chanteur ? Au départ, tout le monde a cru que c’était une reprise ! Mais en fait, on a fait notre chanson. La nôtre est très zouk, on y parle d’amour, de ne pas quitter les réalités de la société. Un hymne à l’engagement, quoi ! Vous serez en concert le 15 octobre à Montréal, il s’agit de votre 2e passage au Québec. Que pensez-vous de la société nord-américaine ? De la vie de vos compatriotes ici ? Il faut faire plus pour que les Noirs vivent comme tout le monde, qu’ils soient mieux intégrés. Il reste encore des efforts à déployer pour l’égalité des Africains en Amérique du Nord. Un souhait pour l’avenir de l’Afrique, de votre pays ? Les Africains souffrent beaucoup, il y a encore trop de souffrance ! Je demande aux organismes internationaux de se tourner vers notre continent comme ils le font pour les autres continents… Pour nous, les membres du Staff Benda Bilili, la vie a totalement changé : nous avons maintenant une maison et nos enfants vont à l’école. Nous sommes devenus des ambassadeurs au pays, un exemple de fierté et de réussite. Le changement est possible… Propos recueillis par Hélène Boucher Plus d'informations sur Le Staff Benda Bilili ici. Publié le mercredi 03 octobre 2012. 10/12/12 >> go there
Click Here to go back.