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Sample Track 1:
"Electric Pow Wow Drum" from A Tribe Called Red
Sample Track 2:
"Look At This" from A Tribe Called Red
Sample Track 3:
"Sowa" from Fatoumata Diawara
Sample Track 4:
"Track 1" from Kayhan Kalhor and Erdal Enzincan
Sample Track 5:
"Track 2" from Kayhan Kalhor and Erdal Enzincan
Sample Track 6:
"Con Dinamita" from La Shica
Sample Track 7:
"Limonsna de amores" from La Shica
Sample Track 8:
"Tout Est Fragile" from Lo'Jo
Sample Track 9:
"The Garden of Love" from Martha Redbone Roots Project
Sample Track 10:
"Hear the Voice of the Bard" from Martha Redbone Roots Project
Sample Track 11:
"Origin 5 - Minuit aux Batignolles" from Stephane Wrembel
Sample Track 12:
"Boss Taurus" from Mucca Pazza
Sample Track 13:
"Touch the Police" from Mucca Pazza
Sample Track 14:
"Ziwere - Mahube featuring Oliver Mtukudzi" from Oliver Mtukudzi
Layer 2
Feature

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Du 11 au 15 janvier dernier, les futures tendances en danse, théâtre et musique se décidaient à New York pendant l'APAP (Arts Presenters Conference). En marge de cet immense marché culturel où des milliers de professionnels choisissent les futures têtes d'affiche, le Festival GlobalFEST en profite pour faire découvrir des musiques d'ailleurs, au public Américain. Pour ses dix ans, le GlobalFEST a accueilli 12 artistes au Webster Hall, dont Lo'Jo, Fatoumata Diawara et Christine Salem.

"New York est une ville musicale puissante! On sent le souffle de l'histoire à chaque coin de rue" s'enthousiasme Fatoumata Diawara avant de chanter sur la scène du Webster Hall, salle mythique de l'Upper East Side de Manhattan qui accueille la 10e édition du GlobalFEST, festival crée en 2003 pour sortir les Etats-Unis de leur isolationnisme culturel. Après le 11 septembre, trois programmateurs new-yorkais passionnés par les musiques du monde, rares aux Etats-Unis -Bill Bragin (du prestigieux Lincoln Center), Isabel Soffer (Live Sounds) et Shanta Thalle (club Joe’s Pub)- ont voulu "ouvrir les oreilles américaines au monde" : une entreprise utopique dans un pays d'export musical. Et pourtant, le GlobalFEST est devenu un rendez-vous incontournable et un succès : les 1500 tickets qui donnent accès aux douze concerts sur trois scènes se sont vendus bien avant le 13 janvier, date unique du festival. "Le GlobalFEST est un must, une respiration et une ouverture dans notre indie rock tout puissant" résume un journaliste du New York Times venu écouter le Zimbabwéen Oliver Mtukudzi et du flamenco espagnol, avant de se laisser charmer par la poésie du cinéma du monde de Lo'Jo, le blues maloya écorché et inspiré de Christine Salem et le folk wassoulou de la Malienne Fatoumata Diawara.

La chanteuse malienne vient d'avoir le Mali au bout du fil à l'aube d'une intervention militaire d'envergure. "Je vis un moment émotionnellement fort, explique Fatoumata, je suis très heureuse d'être ici car le public américain est très spirituel pour moi, peut-être parce qu'il est bercé par la culture gospel des églises, et en même temps, je joue quand mon pays entre en guerre. Je devais retourner demain à Bamako où nous venons d'enregistrer un morceau pour l'union et la paix, avec, entre autres, Oumou Sangaré, Amadou et Mariam, Habib Koïté, Vieux Farka Touré, Toumani Diabaté et beaucoup d'autres ambassadeurs de la musique malienne". Quelques rares artistes qui, eux aussi, ont pu jouer aux Etats-Unis, malgré un sésame difficile à obtenir.

Des artistes du monde aux Etats-Unis

Le monde entier arrive à New York. Harlem, China Town ou Little Italy en portent encore des traces, mais il est très difficile pour des artistes étrangers de jouer aux Etats-Unis. La faute aux procédures, visas et autres paperasseries qui visent les artistes étrangers, mais surtout à l'ignorance du public américain.

Alors depuis dix ans, le Festival GlobalFEST bouscule les idées reçues et exporte même sa vision du monde depuis quelques années sur d'autres festivals, comme le Bannaroo (Tennessee), le South by South West d'Austin (Texas), et plus récemment le Festival d'Ile de France (Région parisienne) où il a fait connaître l'underground new yorkais. "Comparé aux scènes d'Europe, les concerts étrangers n'étaient pas viables ici. Nous avons lentement infusé les scènes indie rock et ça marche, se réjouit Isabel Sofer. Aujourd'hui, des programmateurs étrangers viennent et certains de nos artistes sont invités au Carnegie Hall ou au Hollywood Bowl (18.000 places). Je crois que les inquiétudes liées au 11 septembre commencent à disparaître".

Reste encore à définir ce fameux concept de musique globale car le GlobalFEST 2013 programme des artistes français, espagnols, ou turcs, mais aussi des Américains, comme la chanteuse d'origine amérindienne Martha Redbone. "le GlobalFEST est en dehors de la musique américaine commerciale. Ici, on appelle ma musique roots, ou encore americana, c'est le versant intimiste de la musique américaine. Je fais une musique de chez moi, mais je me sens proche d'une artiste comme Fatoumata Diawara. Nous sommes reliées à la terre et à nos ancêtres, et ancrées dans notre présent" résume la chanteuse d'origine afro-Cherokee.

Une musique emplie de spiritualité

Christine Salem, Fatoumata Diawara ou Martha Redbone ont peut être en commun de partager une tradition forte, d'élever leur voix puissante au-dessus des courants, des modes et des esprits. Chez elles, les morts parlent aux vivants et élèvent la musique avec une sincérité troublante qui séduit le public new-yorkais, visiblement touché par la spiritualité qui s'en échappe.

"J'ai toujours été accrochée par le blues, résume Christine Salem, qui a lesmêmes racines que le maloya réunionnais que je joue. Elles racontent les mêmes sentiments et aléas de la vie d'esclaves dans les champs de canne ou de coton. Nous utilisons des instruments traditionnels percussifs et les Américains s'appuient sur des instruments harmoniques, mais nos voix nous élèvent. Et la Réunion est un exemple pour le monde entier, de cultures qui se mélangent en paix". Un peu comme à New York la cosmopolite, où GlobalFEST est un modèle de syncrétisme musical large dans lequel il flotte un air d'ailleurs, un esprit invisible, dans lequel le bazar poétique de Lo'Jo s'est épanoui avec grâce dans un cinéma coloré qui passe d'une Marseillaise en créole à un film dub inspiré...

Depuis 10 ans, Lo'Jo n'a pas tourné aux Etats-Unis, mais devrait y revenir dans quelque mois, car même si le public américain ne comprends pas les mots de Denis Péan, il en a saisi la vibration "Ma poésie mots se trouve aussi dans la musique, les silences et les reliefs sonores. Le public du GlobalFEST est peut-être plus sensible à cet invisible qui n'existe pas dans la musique mainstream, plus centrée sur les futilités l'égo. Ici les musiques ont une autre onde vibratoire, et je crois que nous avons réussi à dompter cet animal sauvage qu'est le son ce soir" sourit Denis. Et peut-être a-t-il conquis le fruit sauvage qu'est Big Apple ?

 01/15/13 >> go there
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