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Sample Track 1:
"The Sadness I Admire" from Even Sleepers
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Even Sleepers
Layer 2
CD Review

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Leah Callahan, ex Turkish Delight, Butterfield 8, et Betwixt, s’épanche sur son premier album solo, « Even sleepers ». En prenant le parti de coupler le Folk à la mélancolie, puis l’acoustique à sa voix chaleureuse et désenchantée (un brin jazzy ou blues dans les choix de textures, comme sur « The sadness I admire »), Callahan éclaire le champ de ses vibrations : vibrations légèrement (?) alcoolisées sur le traditionnel mais déglingué « The red eye », sur lequel Callahan ne semble plus se bercer d’illusion, tout en gardant pour elle son humour. Initialement composée a capella (« Strip mall » seule preuve flagrante), la musique reste légère mais franchement, ça ne rigole pas souvent. Sur le sublime « Vampire heart » (guitare qui pleure, accordéon éponge), Leah singe presque Monica Richards sur certaines syllabes, laissant cette affaire centrale se faire doubler par une ossature minimale : sur le « Better than you » qui précède, en effet, la contrebasse seule se chargera du support. Une contrebasse sourde, mate et puissante égrenant en boucle et en alternance gammes mineures et majeures, ne permettant jamais à ce jazz intimiste de poser concrètement sa valise. S’en sortira ? S’en sortira pas ? Callahan elle-même semble douter de tout, déserte la pop pour plus de profondeur. Si ça n’est pas un retour aux racines, du moins, ça y ressemble.
Cette acoustique paisible, par ailleurs, n’éclaire que peu les lanternes. Si les boucles de guitare de « Where you are » révèlent bien quelque chose d’inquiétant, on a vraiment du mal à croire que d’aussi nombreux médias aient pu la cataloguer comme artiste « gothique ». On y met vraiment tout, dans ce mot. Ca devient le foutoir. La demoiselle n’est là pour rassurer personne, c’est certain, et se confie à peine. Mais son art du songwriting dépasse largement les étiquettes, et se laisse davantage porter par le feeling, un spleen persistant qui gagne violons (« Love some thing ») et guitares (« Valentine »). Des larmes de voix coulent alors à l’oreille pour remettre en question n’importe quelle aptitude au sommeil. Difficile de le trouver, face à tant de doutes.
Se réveillera-t’on demain, d’ailleurs ?
Un disque du soir, un disque du cafard pour noctambules patients et avertis.

www.leahcallahan.com

 01/15/04 >> go there
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